L’arthrose et la prothèse de genou

Qu'est-ce que l'arthrose

L’arthrose est une affection dégénérative des articulations engendrant des douleurs, des déformations articulaires et une altération progressive et irréversible de la fonction articulaire. L’arthrose est bien sûr liée à l’âge puisqu’il s’agit d’un processus de vieillissement mais il existe beaucoup d’autres facteurs favorisant son apparition telle que des facteurs génétiques et familiaux, des facteurs hormonaux, des antécédents traumatiques, des anomalies de forme des articulations etc…

Peut-on guérir une arthrose ?

À ce jour, il n’existe aucun moyen thérapeutique médicamenteux permettant d’enrayer l’évolution d’une arthrose et encore moins de régénérer les lésions existantes au niveau des articulations. Les lésions arthrosiques évoluent le plus souvent lentement (mais il existe des formes d’évolution rapide) vers une aggravation progressive des lésions et ces lésions sont malheureusement irréversibles.

Que faut-il penser des suppléments alimentaires tels que glucosamine, chondroïtine?

L’efficacité de ces substances est restée longtemps controversée dans la littérature scientifique. Cependant,les études les plus récentes confirment aujourd’hui une efficacité réelle de ces substances. Elles sont actives tout d’abord sur les symptômes de l’arthrose en réduisant les phénomènes désagréables comme la douleur, raideur articulaire etc.Les plus récentes études ont montré qu’après 6 mois de traitement, l’efficacité de ces substances était comparable à celle des anti-inflammatoires mais, sans en avoir les effets secondaires indésirables bien connus (problèmes digestifs, problèmes cardio-vasculaires).

En outre, on a pu démontrer qu’elles sont réllement capables de retarder le processus dégénératif lui-même. En d’autres termes, les patients sous traitement prolongé par chondroïtine et glucosamine ont après quelques années une perte cartilagineuse moindre que ceux qui n’en ont pas reçu. Le traitement doit donc être poursuivi au moins pendant six mois mais peut-être prolongé pendant plusieurs années sans effet nocif pour l’organisme.

Ces substances ont donc un effet calmant sur les symptômes, un effet protecteur des cartilages mais elles n’ont pas d’effet régénérateurdu tissu cartilagineux. Elles sont donc actives au stade de l’arthrose débutante ou modérée mais au stade d’arthrose évoluée, lorsque le cartilage a disparu, elles deviennent totalement inutiles.

Que fait-on pour soigner une arthrose ?

L’arthrose étant une affection chronique et souvent lentement évolutive, les moyens thérapeutiques se répartissent en deux grandes phases successives :

La phase des petits moyens thérapeutiques : ce sont tous les moyens thérapeutiques dont nous disposons pour soulager le patient mais sans jamais pouvoir le guérir et le libérer complètement et définitivement de son problème articulaire. Parmi ces moyens, on trouve la kinésithérapie, les infiltrations intra-articulaires, les analgésiques et médicaments anti-inflammatoires,les suppléments alimentaires chondro-protecteurs (glucosamine, chondroïtine), les injections d’acide hyaluronique, les interventions de nettoyage articulaire (débridement par arthroscopie). Parmi les nouvelles méthodes disponibles, citons encore les injections de PRP qui semblent avoir un effet antalgique mais pas d’effet curatif, l’introduction de cellules souches dont on espère un effet régénérateur sur les lésions mais, leur efficacité reste à démontrer et leurs indications sont encore aujourd’hui très largement discutées.

Tous ces moyens thérapeutiques conservateurs restent indiqués aussi longtemps que la situation du patient reste acceptable et tolérable au quotidien.

Dès que l’intensité et la fréquence des douleurs ou encore l’importance du handicap fonctionnel (difficultés à se déplacer, à voyager etc.) gâchent littéralement la qualité de vie du patient malgré l’utilisation des petits moyens conservateurs, il devient dès lors justifié de passer à la phase thérapeutique chirurgicale.
La phase thérapeutique chirurgicale: il existe deux types de techniques chirurgicales utilisées dans l’arthrose :
les ostéotomies : lorsque l’arthrose envahit un seul compartiment articulaire (le plus souvent le compartiment fémoro-tibial interne) l’articulation se déforme et on assiste alors à une désaxation de la jambe par rapport au fémur (genu varum vulgairement appelé jambe arquée). Au plus la désaxation s’aggrave, au plus l’usure progresse et au plus l’usure progresse, au plus la désaxation s’aggrave. Il existe donc un cercle vicieux que l’on peut briser en rectifiant l’axe du membre inférieur. Cette opération, appelée ostéotomie consiste à sectionner partiellement le tibia pour pouvoir en modifier l’axe qui sera ensuite fixé dans sa nouvelle orientation par plaques et vis en y ajoutant de la greffe osseuse pour favoriser la consolidation. Cette intervention est réservée aux patients jeunes qui souffrent d’une arthrose d’un seul compartiment articulaire avec désaxation fémoro-tibiale importante. Elle a l’avantage de conserver le genou naturel du patient et de différer très significativement la nécessité de devoir recourir à la chirurgie prothétique.

les prothèses : Lorsque les lésions arthrosiques deviennent trop importantes, la situation devient de plus en plus pénible pour le patient. Non seulement les douleurs deviennent de plus en plus intenses et fréquentes mais elles entraînent petit à petit un handicap fonctionnel de plus en plus incompatible avec une vie quotidienne normale. Le patient hésite à se lever, marcher, se promener, voyager etc. Bref, le patient perd peu à peu sa qualité de vie et il est alors souhaitable de recourir aux solutions thérapeutiques plus lourdes telles que la chirurgie prothétique. Contrairement à la prothèse totale de la hanche qui nécessite l’exérèse de la tête et du col fémoral, la prothèse totale du genou respecte au contraire au maximum le tissu osseux. Le chirurgien se borne donc à enlever les surfaces articulaires abîmées (comme si on pelait une pomme de terre) ce qui permet ensuite d’emboîter sur l’os une pièce prothétique artificielle qui reproduit le mieux possible la forme de la surface articulaire originale. La prothèse totale du genou se compose donc d’une pièce prothétique fémorale, tibiale et rotulienne. Ces pièces sont fabriquées en métal extrêmement résistant (acier inoxydable ou alliages de métaux), et elles s’articulent entre elles par l’intermédiaire de « coussinets » de glissement fabriqués en polyéthylène (plastique extrêmement résistant et propice aux frottements du métal).

Il existe également des prothèses partielles. Lorsqu’une partie seulement de l’articulation est atteinte par l’arthrose, on peut proposer le remplacement isolé de la partie articulaire concernée. Ainsi on peut remplacer isolément le compartiment articulaire fémoro-tibial interne, fémoro-tibial externe ou fémoro-patellaire.

Avantages des prothèses partielles:

L’intervention chirurgicale est moins lourde. La rééducation est généralement plus rapide. Après guérison, le genou opéré est souvent fonctionnellement plus proche d’un genou normal.

Inconvénients des prothèses partielles:

La partie non prothésée du genou peut se dégrader ultérieurement et il existe donc un risque de devoir un jour remplacer la prothèse partielle par une prothèse totale. Cela ne pose généralement pas de problème technique particulier mais cela entraine pour le patient la nécessité de subir une nouvelle intervention chirurgicale.

Il existe des critères précis en faveur ou contre le choix d’une prothèse partielle. La décision est parfois délicate et nécessite souvent une discussion approfondie entre le chirurgien et le patient candidat à la chirurgie.

Peut-on faire une prothèse en mode ambulatoire?

Depuis juillet 2017, nous avons introduit dans notre pratique courante le programme de prise en charge de type « RRAC » (Récupération Rapide Après Chirurgie ) encore appelé, Fast track surgery ou Rapid Recovery ou Enhanced Recovery. Une infirmière instrumentiste, engagée à temps plein par nos soins , prend alors le patient personnellement en charge dès avant l’hospitalisation, elle participe intégralementà l’opération, elle accompagne le patient pendant l’hospitalisation et le suit régulièrement à son domicile pendant les jours qui suivent l’intervention. Grâce à cette organisation, les candidats à la prothèse sont admis le matin à l’hôpital, opérés durant la matinée et sont souvent capables de rentrer chez eux le soir même de l’opération (en marchant). après une année d’expérience, près de 50 patients ont déjà pu bénéficier de ce programme sans aucun échec (par échec, on entend la nécessité de réhospitaliser le patient pour faire face à une complication de la chirurgie réalisée). Si cette solution vous intéresse, nous vous invitons à visiter notre site entièremen dédié à ce programme. Vous y trouverez  le descriptif, l’historique, les avantages et inconvénients ainsi que des témoignages de patients déjà opérés selon ce mode de prise en charge:

www.hospiathome.be

Les entorses de genou et la reconstruction ligamentaire

Par entorse de genou , on entend une atteinte (étirement ou rupture) d’un ou plusieurs ligaments du genou, suite à un incident traumatique quelconque (coup direct, torsion forcée etc..)

Une entorse est bénigne lorsqu’elle n’affecte pas significativement la stabilité du genou. Elle est grave si elle compromet la stabilité du genou. Certaines entorses ont un excellent potentiel de guérison et ne nécessitent pas d’intervention chirurgicale. D’autres , par contre, nécessitent la mise en œuvre de traitements chirurgicaux destinés à restaurer la stabilité du genou compromise par la lésion ligamentaire.

La rupture traumatique du ligament croisé antérieur (LCA) constitue la lésion ligamentaire la plus fréquente en pathologie sportive. Certains patients peuvent évoluer favorablement grâce au simple traitement conservateur (repos,attelle, kinésithérapie etc…), mais si le patient est jeune et sportif, la reconstruction chirurgicale du LCA est en général nécessaire pour restaurer une stabilité articulaire suffisante, indispensable à la reprise des activités sportives. Il existe différentes techniques de reconstruction ligamentaire et c’est au chirurgien orthopédiste à éclairer le patient sur les avantages et inconvénients de chacune d’entre elles.

Dans les années 2000, le Dr Collette a décrit un nouveau concept de traitement chirurgical des lésions du LCA, qui a conduit au développement d’une technique chirurgicale originale appelée « technique TLS » (Tape Locking Screw), en collaboration avec deux collègues français (Dr X. Cassard-Toulouse/ Dr P. Callas- Aix en Provence). La technique fut lancée à Marseille en 2002 par la firme FH orthopedics . Elle a rencontré un vif succès en France puis s’est répandue dans de nombreux pays européens et d’outre mer (Etats Unis, Australie, Brésil etc..) ou elle continue à être utilisée chaque jour. Plus de 40000 cas ont été réalisés à ce jour (2018).
Un site internet propre consacré au système TLS est actuellement en cours de construction , mais il existe de nombreuses vidéos déjà disponibles sur le net expliquant les bases de la technique.

Par ailleurs, ceux qui le souhaitent, peuvent télécharger ci-après un petit document PDF relatif à la lésion du LCA et à son traitement.