Arthroscopie

Qu’est-ce qu’une arthroscopie?

arthroscopie

L’arthroscopie est une technique chirurgicale mini-invasive qui consiste à introduire un instrument d’optique dans le genou, à travers la peau, de manière à visualiser sur un écran l’ensemble des structures intra-articulaires. En cas de pathologie confirmée (par exemple une déchirure méniscale) la technique permet ensuite d’introduire dans le genou à travers la peau des instruments spéciaux qui permettent d’opérer sans devoir ouvrir l’articulation comme on le faisait auparavant.

À titre de comparaison, l’exérèse classique d’un ménisque nécessitait dans le passé une durée d’hospitalisation pouvant aller jusqu’à cinq à six jours alors qu’aujourd’hui, la même intervention réalisée par arthroscopie permet au patient de sortir de l’hôpital après quelques heures seulement.

Comment serais-je quelques heures après l’arthroscopie ? Devrais-je utiliser des cannes? l’opération est-elle très douloureuse ?

En règle générale, l’arthroscopie est une technique chirurgicale bénigne, mini invasive, dont les suites sont généralement peu douloureuses. Le patient peut le plus souvent reprendre appui sur la jambe opérée dès le réveil et la marche en appui complet est autorisée sans l’aide de cannes. Si une bande élastique a été mise en place, elle peut être ôtée dès le lendemain de l’intervention. Les plaies sont alors protégées seulement par un petit pansement plastifié qui en principe ne sera ôté que lors de l’ablation des fils (après 10 à 15 jours). Ces petits pansements permettent de prendre une douche dès le lendemain de l’intervention et ne doivent en principe pas être remplacés sauf s’ils venaient à se décoller avant l’ablation des fils.

Quelles précautions devrai-je prendre en attendant de revoir le médecin après 10 à 15 jours?

En général, la récupération se passe d’autant mieux que le patient utilise son genou de façon modérée. Il est donc déconseillé de faire de longues marches (randonnée, shopping etc.) mais les déplacements normaux et obligatoires à domicile sont parfaitement autorisés (aller à table, aller à la toilette etc.). La reprise d’un travail à un bureau est donc tout à fait possible dès le deuxième ou troisième jour. La plupart des patients sont capables de reprendre leur véhicule dès le troisième jour postopératoire.

Quels médicaments faut-il prendre après une arthroscopie ?

En général, les médicaments se limitent à deux types :
les antidouleurs (Dafalgan forte où Zaldiar en cas de douleurs plus fortes). À noter que ces médicaments sont à prendre seulement si l’intensité des douleurs le justifie. Il n’y a donc aucun intérêt à poursuivre ces médications si le genou redevient indolore.
Les anticoagulants. L’arthroscopie ne comporte pratiquement pas de risque de complication thrombo-embolique. Les injections d’héparine ne sont donc pas nécessaires sauf chez les patients à risque (antécédents de thrombo-phlébite, obésité etc…). Pour tous les autres , le maintien d’une bonne hydratation générale et la reprise précoce de la marche sont les seules mesures à prendre en considération.

Quelle durée d’incapacité de travail faut-il prévoir après arthroscopie?

La réponse à cette question est éminemment variable en fonction du type de procédure réalisée et surtout en fonction du type d’activité professionnelle exercée par le patient.

S’il s’agit d’un geste thérapeutique simple et que le patient a un travail sédentaire, la reprise d’activité peut être envisagée très rapidement (entre trois et six jours environ). S’il s’agit par contre d’un geste arthroscopique plus compliqué ou réalisé chez un patient exerçant une activité physique lourde, la durée d’incapacité peut-être beaucoup plus longue (ex: 4-6 semaines)

Quand pourrai-je refaire du sport après une arthroscopie?

Les activités sportives quelles qu’elles soient sont déconseillées au moins jusqu’à l’ablation des fils vers le 15e jour post-opératoire. Très souvent, le médecin autorisera le patient à reprendre une activité sportive légère à partir du 15e jour (vélo, natation, marche modérée).

La reprise de la course est souvent autorisée à un mois postopératoire et la reprise des activités sportives de pivot (tennis ou autres sports de ballons etc.) nécessite souvent un délai postopératoire d’environ six semaines.
Ces délais sont renseignés ici à titre indicatif mais c’est au médecin à confirmer ces indications en fonction de l’évolution individuelle de chaque patient.

Dois-je m’inquiéter si …

Mon genou gonfle ?

Le gonflement du genou après une arthroscopie est une réaction tout à fait normale et pratiquement systématique. Le temps de résorption du gonflement articulaire est variable d’un patient à l’autre et en fonction du type de pathologie en cours. On reconnaît que le gonflement est bénin aux signes suivants : le gonflement est modéré (le genou n’est pas sous pression), le gonflement ne s’accompagne pas de douleurs importantes, et surtout il régresse au fil des jours qui suivent l’intervention.

Dans certains cas, relativement rares, le gonflement peut être indicatif d’une complication à prendre en compte. La plus fréquente est un saignement intra-articulaire progressif (hémarthrose). Cette complication n’est pas dangereuse mais elle peut être très douloureuse et invalidante pour le patient. En voici les signes cliniques : le gonflement est souvent très important (genou tendu, sous pression). Il s’accompagne de douleurs souvent très invalidantes (marche pénible, usage de cannes souvent nécessaire) et enfin, le gonflement a tendance à augmenter plutôt que régresser par rapport à la situation postopératoire immédiate.
Si ces signes apparaissent dans le décours de votre opération, il est souhaitable de contacter votre chirurgien via le secrétariat d’orthopédie pour obtenir ses consignes.

L’autre complication susceptible d’engendrer un gonflement pathologique après arthroscopie est l’apparition d’une infection intra-articulaire (arthrite septique).
Cette complication est extrêmement rare après arthroscopie mais peut avoir des conséquences graves pour l’articulation si elle n’est pas dépistée à temps. En voici les signes cliniques : gonflement à tendance croissante s’accompagnant de douleurs importantes à tendance croissante également. Localement, le genou peut devenir rouge et très chaud. Ces signes peuvent s’accompagner également d’une élévation de la température corporelle. Si vous constatez l’apparition de ces signes cliniques dans le décours de votre opération, il est impératif de contacter sans tarder votre chirurgien via le secrétariat d’orthopédie.

Les plaies saignent et souillent les pansements?

Il arrive parfois qu’une plaie d’arthroscopie saigne un peu plus abondamment que d’habitude en phase postopératoire immédiate. Ce petit saignement aura comme unique conséquence de souiller le pansement protecteur mais cela n’entraîne strictement aucun danger pour le patient. Il suffit de changer le pansement et éventuellement de refaire un pansement un peu plus compressif (augmenter l’épaisseur du pansement et placer une bande élastique), garder la jambe surélevée, appliquer de la glace localement.

Mon genou fait mal?

Malgré son caractère mini invasif, l’arthroscopie reste une procédure chirurgicale susceptible de provoquer un syndrome douloureux réactionnel pendant la phase postopératoire. L’existence de douleurs après arthroscopie n’est donc nullement inquiétante si elles restent modérées, tolérables, répondant aux analgésiques ou anti-inflammatoires et surtout à tendance dégressive au fil des jours qui suivent l’intervention.

S’il s’agit de douleurs très importantes, invalidantes, répondant mal aux médications analgésiques et à tendance croissante, il est souhaitable de contacter votre chirurgien via le secrétariat d’orthopédie pour obtenir ses consignes.

Mon genou reste gonflé et douloureux plusieurs semaines après l’intervention?

Si vous avez subi une arthroscopie il y a plusieurs semaines déjà et que votre genou reste gonflé et douloureux, vous rencontrerez presque certainement des conseilleurs bien intentionnés qui vous diront connaître l’une ou l’autre personne chez qui tout était pratiquement normalisé huit jours seulement après leur intervention. Ces « avis bienveillants» auront pour effet de créer en vous une inquiétude voire des doutes sur votre situation : que m’a-t-on fait exactement ? Ai-je été bien opéré ? etc…

Si vous êtes concernés par cette situation, les éléments de réponse suivant vous intéresseront :
L’arthroscopie est une technique qui permet de voir à l’intérieur du genou et d’y travailler.Mais ce qu’on y voit et surtout ce qu’on y fait peut varier fondamentalement d’un genou à un autre. Les suites de cette intervention dépendent surtout, non pas de la technique elle-même mais du geste thérapeutique qui a été réalisé. Or, ce geste dépend essentiellement de la pathologie constatée. Vouloir comparer deux arthroscopies sans savoir de quelle pathologie il s’agit ni le geste thérapeutique qui a été réalisé, c’est aussi insensé que de comparer des poires et des pommes.
A titre d’exemple, un nettoyage articulaire par arthroscopie lorsqu’il existe un contexte arthrosique peut s’accompagner d’une réaction inflammatoire douloureuse pendant de nombreuses semaines, pouvant aller jusqu’à trois mois de l’intervention. Cette situation n’est nullement comparable à l’ablation du ménisque chez un jeune footballeur de 18 ans dont l’articulation est strictement normale hormis la blessure du ménisque et qui, lui , va récupérer en 8 jours.

Si après trois ou quatre mois, le genou reste gonflé et douloureux, soyez absolument certains que ces phénomènes indésirables ne sont pas dus à l’arthroscopie elle-même qui a été réalisée mais bien à la pathologie dont vous souffrez et qui n’est d’ailleurs pas forcément curable par un geste arthroscopique. L’arthrose en est le meilleur exemple. Si un nettoyage articulaire par arthroscopie d’un genou arthrosique ne porte pas ses fruits après trois ou quatre mois, il convient alors d’envisager d’autres solutions thérapeutiques, probablement plus importantes.

Prothèse de genou

1. J’ai une arthrose du genou. Dois-je me faire opérer si…

Je n’ai même pas l’âge de 60 ans?

prothese3L’âge du patient est un facteur important à prendre en compte pour décider de mettre en place ou non une prothèse du genou. Plus le patient est jeune, plus on aura tendance à attendre avant de prendre la décision. En effet, la prothèse est un matériel artificiel qui a également une durée de vie limitée dans le temps. Au plus tôt on met en place une prothèse, au plus il y a de risques de devoir un jour ré-intervenir et changer la prothèse alors que ce risque est nettement moindre chez des patients plus âgés. Cela dit, s’il s’agit d’une arthrose très douloureuse et invalidante, qui dure depuis suffisamment longtemps (généralement plusieurs mois voire plusieurs années) et que tous les petits moyens thérapeutiques conservateurs ont été utilisés et sont devenus inefficaces, la décision de poser une prothèse peut être entièrement justifiée. Il n’y a aucun bon sens à laisser échapper la vie présente alors qu’on est à l’âge ou on en a le plus besoin, sous prétexte qu’on n’a pas atteint « l’âge de la prothèse ».

J’ai plus de 70 ans mais ma situation reste tout à fait acceptable au quotidien grâce aux petits moyens thérapeutiques?

Si le genou n’est pas extrêmement douloureux et invalidant et que le patient garde donc un confort de vie suffisant, il n’y a strictement aucune urgence à envisager la mise en place d’une prothèse et un contrôle après deux ou trois ans peut-être suffisant pour refaire le point sur la situation. La décision sera prise lorsque que la situation deviendra plus difficile à gérer au quotidien.

J’ai plus de 80 ans mais ma situation reste tout à fait gérable grâce aux petits moyens thérapeutiques?

Il n’y a toujours pas d’urgence extrême à prendre la décision mais il faut bien être conscient que continuer à reporter indéfiniment l’intervention tout en prenant de l’âge risque de conduire à une situation critique ou le genou devient progressivement très invalidant mais à un âge tel qu’il devient déraisonnable d’envisager une intervention chirurgicale.

NB: Outre l’âge, il existe de nombreux autres facteurs qui interviennent dans la discussion de savoir s’il est opportun d’envisager ou non la pose d’une prothèse du genou. Cette décision est importante. Elle engage votre avenir de façon irréversible. Si le résultat s’avère médiocre, on ne pourra à aucun moment revenir en arrière, ôter la prothèse et faire un autre choix ! Il ne suffit donc pas de lire l’un ou l’autre article sur Internet pour prendre cette décision. Elle doit être prise après mûre réflexion et surtout discussion approfondie avec le chirurgien orthopédiste en qui vous placez votre confiance.

2. Je vais être opéré(e) d’une prothèse.

Vais-je avoir très mal après l’opération?

Peut-être allez-vous rencontrer des personnes opérées avant vous, dont certaines vous diront qu’elles n’ont ressenti aucune douleur et d’autres vous diront qu’elles n’ont jamais eu aussi mal de leur vie. Qui croire ? Cela montre tout d’abord que la perception de la douleur est quelque chose de très individuel et que votre perception ne sera pas nécessairement la même que celle du voisin. Sachez en tout cas que nous utilisons maintenant des techniques spéciales qui permettent de neutraliser en grande partie les fortes douleurs postopératoire immédiates et que les douleurs ressenties par nos patient(e)s sont maintenant en général modérées et le plus souvent tout à fait supportables.

Combien de temps devrais-je rester à l’hôpital?

Classiquement, la durée moyenne d’hospitalisation est de 4 à 5 jours, après quoi, le patient est en général suffisamment autonome pour rentrer chez lui.

Depuis juillet 2017, nous avons introduit dans notre pratique  le programme de Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC) qui permet de réaliser l’intervention en mode d’hospitalisation courte (1à2 jours), voire même en mode ambulatoire (opéré le matin, retour à domicile le soir même). Pour pouvoir bénéficier de ce programme, il faut bien sûr remplir certaines conditions (bon état général, motivation etc…) Si cette éventualité vous intéresse, nous vous invitons à visiter notre site entièrement dédié à ce programme: www.hospiathome.be

Si au contraire, votre situation est telle que vous aimeriez bénéficier d’une prise en charge plus prolongée, un séjour en revalidation après l’hospitalisation pourrait-être la bonne solution pour vous.

Dans ce cas, vous pouvez prendre contact avec le service social de l’hôpital Delta (02 434 80 69 / 02 434 80 73 en vue de prendre les dispositions nécessaires avant votre hospitalisation .

Vais-je regagner toute la mobilité articulaire?

En général, les patients regagnent une mobilité au moins égale à celle qu’ils avaient avant l’intervention et, très souvent, davantage. Il faut toutefois savoir que la mobilité articulaire dépend non seulement du mécanisme articulaire lui-même, qui lui est remplacé par la prothèse, mais aussi des tissus mous avoisinants (muscles, tendon etc.) qui eux, ne sont pas remplacés lors de l’intervention. Une prothèse réalisée dans un genou dont les tissus mous s’étaient fortement enraidis ( séquelles traumatique, ankylose etc.) peut évoluer vers une récupération incomplète de la mobilité.

Quand pourrai-je reconduire ma voiture?

Le délai classique de reprise de la conduite est d’environ 4-6 semaines, mais, depuis l’introduction du programme de récupération rapide (RRAC), ce délai a été réduit de moitié (2 à 3 semaines). Cette information est donnée à titre indicatif, la rapidité de récupération étant éminemment variable entre individus.

Vais-je pouvoir tout refaire comme avant et après combien de temps?

En règle générale, après la mise en place d’une prothèse, le patient retrouve une fonction normale ou pratiquement normale pour les activités de la vie quotidienne et les sports légers (vélo, marche, natation). Cela dit, nous connaissons de nombreux exemples de patients qui retournent à la pratique du tennis ou même à la pratique du ski.

Il s’agit à nouveau d’indications générales, d’ordre statistique mais il est pratiquement impossible de prévoir avec précision quelle sera l’évolution à titre individuel.

Le délai de récupération est également très variable d’un patient à l’autre. La récupération de la mobilité s’étale sur les six premiers mois postopératoires après quoi, il ne faut plus s’attendre à de très grands changements.
La plupart des patients signalent des douleurs occasionnelles et généralement régressives pendant les trois à six premiers mois postopératoires mais il faut parfois attendre un an pour que les douleurs aient totalement disparu.

Quelle est la durée de vie d’une prothèse?

Comme tout matériau, qu’il soit vivant ou artificiel, la prothèse totale peut s’user et se dégrader avec le temps. Le perfectionnement des matériaux utilisés et de l’usinage des prothèses a permis d’améliorer très fortement leur longévité.
Les statistiques les plus récentes montrent que 95 % des prothèses totales du genou sont encore fonctionnelles après 10 ans et 85 % environ le sont toujours après 20 ans.

Quelles sont les complications possibles d’une prothèse?

Les complications immédiates

L’infection : l’infection est due à la présence d’un microbe dans le genou. C’est une complication redoutable mais tout à fait exceptionnelle. Cette infection peut nécessiter la réalisation de plusieurs interventions chirurgicales complémentaires (arthroscopie lavage, ablation de la prothèse et remise en place d’une nouvelle prothèse etc..)

La phlébite : il s’agit de la formation d’un caillot dans une veine malgré le traitement anticoagulant mis en route après l’intervention. Ce caillot peut se détacher et remonter jusqu’aux poumons pour provoquer une embolie pulmonaire.

L’hématome : le traitement anticoagulant est utile pour éviter la phlébite mais en rendant le sang moins coagulable, il peut favoriser l’apparition d’une collection de sang dans le genou qu’il faudra éventuellement évacuer par arthroscopie lavage.

La raideur: Un genou qui ne récupère pas assez vite sa mobilité peut s’enraidir progressivement. Dans ce cas,au lieu de progresser, la mobilité articulaire stagne ou peut même régresser malgré les efforts du kiné. Si cela se produit dans les quelques semaines qui suivent l’opération, le chirurgien proposera souvent la réalisation d’une « mobilisation sous narcose ». L’intervention consiste à forcer le genou sous anesthésie de manière à briser les adhérences (tissu cicatriciel) intra-articulaires qui bloquent la mobilité. Ce geste n’est possible que pendant 2 à 3 mois maximum à dater de l’opération. Passé ce délai, les adhérences deviennent trop solides pour céder à une simple mobilisation forcée. Si l’on veut gagner en mobilité, il faut alors réaliser une arthroscopie afin de nettoyer les adhérences intra-articulaires avant de procéder à la mobilisation forcée.

Les complications tardives

L’infection tardive : une prothèse articulaire peut à tout moment s’infecter plusieurs mois ou même années après l’intervention si elle est contaminée par un foyer infectieux développé à distance.
Dès le moment où vous êtes porteurs d’une prothèse, vous devez être particulièrement vigilant(e) à soigner précocement le moindre foyer infectieux susceptible de se produire dans votre organisme quelle qu’en soit la localisation (foyer infectieux dentaire, intestinal, plaies cutanées, infection gynécologique ou urinaire etc.) . Des microbes peuvent en effet voyager dans le sang et contaminer la prothèse à distance du foyer infectieux d’origine.

S’il arrive que vous développiez un foyer infectieux quelconque, parlez-en immédiatement à votre médecin afin qu’il vous prescrive les antibiotiques nécessaires pour neutraliser très précocement le foyer infectieux et éviter ainsi le risque de contamination de votre prothèse. Une telle complication peut en effet avoir des conséquences graves telles que la nécessité d’enlever la prothèse infectée et de remettre en place une nouvelle prothèse.

La douleur : en principe, les douleurs après prothèse totale du genou régressent progressivement avec le temps et il faut parfois attendre un an pour que les phénomènes douloureux aient complètement disparu. Au-delà de ce délai, la persistance de douleurs devient anormale. Une douleur invalidante persistante est souvent le signe d’une complication au niveau de la prothèse (descellement,infection de la prothèse etc.) . Cependant, il arrive qu’un genou reste douloureux sans qu’aucune anomalie ne puisse expliquer cette situation. L’attitude consiste souvent alors à prendre davantage de recul et dans bon nombre de cas, les phénomènes douloureux s’atténuent malgré tout avec le temps.

La persistance d’une douleur très invalidante peut malheureusement mener à la nécessité de réintervenir chirurgicalement.

L’ankylose articulaire : Un genou qui n’a pas récupéré suffisamment vite sa mobilité, peut s’enraidir de façon irréversible.

Si la raideur provient d’une algodystrophie, il faudra s’abstenir de gestes intempestifs de mobilisation forcée, non seulement inutiles mais susceptibles d’aggraver le syndrome inflammatoire algodystrophique. On se contentera alors de kinésithérapie très douce et atraumatique.

S’il s’agit d’une raideur chronique en lien avec une prolifération adhérentielle intra-articulaire et si le handicap fonctionnel est trop important pour le patient, on pourra envisager la réalisation d’une arthrolyse par voie endoscopique qui consiste à libérer les adhérences sous arthroscopie et mobiliser ensuite en force l’articulation de manière à pouvoir reprendre par la suite  la kinésithérapie de façon efficace. Ce geste procure en général un gain de 20 à 30° supplémentaire par rapport à la situation initiale.

L’algodystrophie: Il s’agit d’une réaction anormale de l’organisme à la douleur. Elle peut donc se produire après n’importe quelle cause de douleur (fracture, traumatisme, opération etc…). En phase aigüe, elle se caractérise par des douleurs exacerbées, des troubles circulatoires  et nerveux sensitifs (peau rouge ou violacée, sudation cutanée, peau hypersensible, œdème, raideur articulaire etc..)
Au stade chronique, l’algodystrophie provoque souvent une perte importante de mobilité avec œdème chronique et douleurs chroniques. Ces phénomènes peuvent durer quelques mois voire quelques années. Ils régressent en général avec le temps mais peuvent laisser des séquelles définitives (perte de mobilité articulaire etc…)

Les complications liées à la prothèse elle-même :

L’instabilité : les pièces prothétiques ne sont pas liées entre elles. Leur bonne coaptation dépend de la qualité des ligaments périphériques naturels du genou. Si ces ligaments se distendent ou se dégradent ultérieurement ou encore que l’équilibrage de ces ligaments n’a pas été réalisé correctement, le genou peut être instable. Cela se traduit par des sensations de dérobement et des douleurs. Un gonflement articulaire est souvent présent.

L’usure : avec les années, le frottement des surfaces métalliques sur le polyéthylène entraîne des phénomènes d’usure qui peuvent libérer des micros débris de polyéthylène dans l’articulation. Ces débris peuvent à leur tour engendrer des phénomènes inflammatoires intra-articulaires qui se manifestent tout d’abord par une inflammation de la membrane synoviale et ensuite par une réaction inflammatoire intra-osseuse avec risque de descellement du matériel prothétique.

Le descellement : une prothèse fonctionne bien si elle est parfaitement fixée au tissu osseux qui la supporte. Si cette fixation vient à se détériorer, il se produit des micro-mouvements entre la prothèse et l’os qui sont irritants et qui se traduisent par l’apparition de phénomènes douloureux survenant essentiellement à la marche ou lors des mouvements de l’articulation. L’aggravation de ce processus peut mener jusqu’à l’impossibilité totale de prendre appui sur le genou concerné.

S’il devait arriver que ma prothèse se détériore, pourrais-je être réopéré(e)?

Certaines rumeurs prétendent qu’on ne peut être opéré qu’une seule fois d’une prothèse de genou et que c’est la raison pour laquelle il vaut mieux le faire le plus tard possible. Cette affirmation est entièrement fausse. Si une prothèse se détériore, on peut bien sûr la réopérer et on peut même, si nécessaire, répéter cette procédure deux ou trois fois lorsque les circonstances l’exigent. Il faut cependant savoir que ces prothèses, dites de révision, comportent des difficultés techniques de plus en plus importantes en lien avec la perte de tissus osseux inévitable qui se produit lors de l’ablation du premier matériel prothétique.Le taux de réussite après mise en place d’une prothèse de révision est donc un peu inférieur à celui d’une prothèse primaire mais il reste malgré tout très positif . La mise en place d’une prothèse de révision s’impose donc pratiquement toujours lorsque une prothèse primaire ne fonctionne plus correctement.

3. Je viens d’être opéré(e) d’une prothèse.

Mon genou est gonflé. Est-ce normal?

Il y a toujours un gonflement articulaire après la mise en place d’une prothèse. Le gonflement est dû au saignement de tissus pendant et après l’opération et également à la réaction inflammatoire qui se produit systématiquement après toute intervention chirurgicale.

Le gonflement postopératoire normal reste généralement modéré et a tendance a régresser en quelques semaines après l’opération. Un gonflement très important, douloureux ou à tendance croissante, peut traduire la formation d’un hématome intra-articulaire (collection de sang importante dans l’articulation). C’est à votre chirurgien de juger si l’importance de cette collection justifie ou non la réalisation d’une évacuation de l’hématome par arthroscopie-lavage. Il s’agit bien sûr d’une petite intervention chirurgicale supplémentaire mais qui est bénigne et qui peut faire gagner beaucoup de temps par la suite, sur la durée de revalidation.

Ma jambe est gonflée. Est-ce normal?

Le gonflement qui se produit au niveau du genou constitue un obstacle à la circulation veineuse de retour ce qui peut provoquer l’apparition d’un œdème de toute la jambe et du pied. Pour lutter contre ce gonflement, il est conseillé de garder autant que possible la jambe surélevée et porter des bas élastiques de contention à mettre le matin avant de se lever.

Ma jambe devient bleue. Est-ce normal?

Les tissus opérés ont tendance à saigner. Ce saignement peut être plus important ou se prolonger plus longtemps chez certains patients que chez d’autres.. Cela peut se produire d’autant plus que l’on utilise systématiquement des médicaments anticoagulants après l’intervention en vue d’éviter la formation de phlébites (inflammation d’une veine périphérique). Le sang peut se collecter et s’évacuer par la plaie mais il peut également se répandre dans les tissus sous-cutanés en provoquant l’apparition d’hématome. Ces hématomes ont tendance à se rassembler dans la partie la plus déclive (la plus proche du sol) du membre inférieur : la face postérieure de la cuisse, si le patient est le plus souvent couché, la cheville et le pied si le patient se lève fréquemment pendant la journée. Ces hématomes ne sont donc pas inquiétants mais peuvent être temporairement gênants.

Quand faut-il enlever les agrafes et qui va le faire?

Les agrafes peuvent être ôtées entre le 15e et le 21e jour après l’opération.
Pour ôter les agrafes, il faut prendre rendez-vous à la consultation du Docteur Collette ou de son collaborateur le Docteur Jérôme De Muylder. En cas d’impossibilité pour des raisons d’horaires, les agrafes peuvent encore être ôtées par votre médecin traitant ou encore par une infirmière. En cas de besoin, vous pouvez toujours prendre rendez-vous avec l’infirmière du centre médical Lambermont (02 434 24 11) pour faire enlever les agrafes et refaire le pansement.

Quand dois-je revoir mon chirurgien?

Outre la visite destinée à l’ablation des agrafes (vers deux à trois semaines postopératoires) il faut prévoir une visite de contrôle chez votre chirurgien vers six semaines, trois mois, six mois et un an après l’intervention.
Un contrôle radiographique est souhaitable vers la sixième semaine postopératoire. Signalez-le à la secrétaire lorsque vous prenez votre rendez-vous.

Il s’agit bien sûr du protocole standard de suivi postopératoire en l’absence de toute complication. Si vous avez le moindre doute sur l’évolution de votre opération, n’hésitez pas de contacter la secrétaire pour prendre un rendez-vous en semi urgence afin de de vérifier la situation en cours.

Faut-il utiliser des cannes et combien de temps?

Après une opération du genou, les muscles de la cuisse peuvent passer par une phase de faiblesse temporaire. Poser le poids du corps sur un membre inférieur dont les muscles sont faibles peut entraîner un « dérobement » (le genou flanche) avec parfois risque de chute. Les cannes permettent d’éviter ce risque et de marcher en sécurité aussi longtemps que la faiblesse musculaire persiste.

Par contre, s’il n’y a pas de faiblesse musculaire, l’usage des cannes n’est pas forcément obligatoire. Certains patients opérés en mode rapide ou ambulatoire sont capables de marcher en appui complet sans l’aide de cannes , dès le soir même de l’opération.

On reconnait qu’un patient est capable de marcher sans cannes, à sa capacité de verrouillage en extension: en position couchée sur le dos, le patient doit être capable d’élever facilement la jambe en la maintenant en extension. Si ce n’est pas le cas, il vaut mieux continuer d’utiliser une ou deux cannes jusqu’à récupération d’une motricité suffisante. La durée d’utilisation des cannes est donc très individuelle et peut varier de quelques jours à quelques semaines.

Quand pourrai-je reconduire ma voiture?

Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut , le délai classique de reprise de la conduite (4-6 semaines) est passé à 2-3 semaines depuis l’introduction du programme RRAC (cfr www.hospiathome.be). Cette information est donnée à titre indicatif, la rapidité de récupération étant éminemment variable entre individus. Généralement, lorsqu’on est capable de marcher sans cannes, on est capable de reconduire.

Quelles sont les mesures à prendre pour lutter contre les risques de phlébite et d’embolie?

Le maintien d’une bonne hydratation et la reprise la plus précoce possible de la marche constituent les mesures de base les plus importantes.

S’il n’y a pas de risque particulier de complication thrombo-embolique (pas d’antécédents de phlébite, pas d’obésité etc..) on pourra se limiter à : asaflow : 1co/Jour pendant 3 semaines.

S’il existe des risques particuliers, c’est au médecin à estimer au cas par cas les mesures préventives à prendre (bas de contention, héparine, anticoagulants oraux etc…)

Les bas de contention ne font plus partie des recommandations à adopter systématiquement pour tous, mais restent une option possible au cas par cas , en fonction des facteurs de risque éventuels.

Mon mollet devient dur et douloureux. Dois-je m’inquiéter?

La migration vers le bas d’un hématome peut entraîner un gonflement dur et douloureux du mollet. La couleur bleutée ou violacée de la jambe ou du pied constituent un argument en faveur de l’origine hématique du gonflement.Il s’agit dans ce cas d’un incident bénin et sans risque.

Cependant des symptômes du même genre peuvent se produire en cas d’inflammation d’une veine (phlébite), susceptible de provoquer secondairement la libération d’un caillot qui risque de migrer jusque dans les poumons en provoquant une embolie pulmonaire. Il s’agit là d’une complication sérieuse nécessitant la mise en place du traitement adéquat (anticoagulant) le plus précocement possible.

Si vous constatez l’apparition de ces symptômes, il est donc préférable d’en avertir sans tarder votre médecin afin qu’il puisse prendre les mesures diagnostiques et thérapeutiques nécessaires aussi rapidement que possible.